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BIJOUX TOUAREG

 

Les Touaregs sont renommés pour leur artisanat et surtout pour leurs bijoux en argent qui sont de vraies merveilles.

Par superstition, les femmes Touareg ne portent jamais d'or. Les bijoux Touareg sont donc tous en argent. Ces bijoux font partie du patrimoine de chaque famille Touareg. Ils ont une valeur symbolique, mais aussi bien réelle, car ils servent aussi d'économies et de monnaie d'échange.

Les bijoux Touareg sont réalisés en Argent 925 %, ébène et pierres fines.
Du fait de leurfabrication artisanale, les bijoux Touareg diffèrent tous légèrement les uns des autres (motifs, teintes, forme). Chaque bijou devient unique, réalisé d’une seule main

 

Bijoux_Touaregs  
Touaregs  

 

La quantité d’argent nécessaire à la fabrication d’un bijou est fondu dans un petit creuset. Le lingot obtenu est coupé si nécessaire en différentes morceaux pour la réalisation de bijoux Touareg complexes comme les colliers et pendentifs ornés de pierres semi précieuses (agate, cornaline...).
Chaque pièce est martelée et les différentes pièces sont mises en forme par l’artisan sur une petite enclume, un « pieu de fer ».
Les pièces ainsi fabriquées sont ensuite polies "miroir".
Après assemblage si nécessaire, le bijou est finalement ciselé de motifs géométriques à l'aide de pointes fines.

Ces motifs transmis de génération en génération sont la representation stylisée de dunes, de lieux particuliers comme la Pince du crabe dans l'Aïr, de constellations étoilées repères lors du cheminemenent des caravanes et ils racontent le mode de vie nomade des Touaregs.

 

Tamanrasset  
Djanet  

 

 

Assekrem  
Tassili  

 

 

SUR LES CHEMINS DE CHARLES DE FOUCAULD

 

Pèlerinages chrétiens dans le Sahara

 

 

Les chrétiens français ont repris depuis trois ans leur bâton de pèlerin sur les pas du Père Charles de Foucauld. La béatification du militaire, explorateur et religieux français, le 15 mai prochain, pourrait accroître l’intérêt pour la destination.



Une trentaine de campeurs ont planté leurs petites tentes bleues, au cœur de l’hiver, dans le renfoncement de l’un des derniers virages qui mène au sommet de l’Assekrem. C’est là, à 80 km au nord-est de Tamanrasset, sur le deuxième plus haut massif du Hoggar, à 2788 m, que le Père Charles de Foucauld a édifié en 1910 le plus reculé de ses ermitages. C’est ici que les trente pèlerins chrétiens, venus de France, ont posé leurs sacs sur les traces de l’une des plus grandes figures de la spiritualité catholique du XXe siècle. Ils sont en tout près de 400 à avoir choisi l’Algérie, en 2004, comme lieu d’accomplissement de leur piété. Une poignée, en comparaison des 142 000 pèlerins recensés par l’Agence nationale française des directions de pèlerinage pour la même année (hors Terre Sainte, Rome, Lourdes, Turquie et Liban). Mais les trente âmes, résolues à affronter les nuits hivernales glaciales du Hoggar, sont encore trop nombreux pour assister à la messe célébrée chaque matin dans la minuscule chapelle de l’Assekrem. L’enceinte, construite avec de la roche locale dans une courbe du chemin qui mène, sur 200 m, au sommet du massif, ne supporte pas les fortes affluences. Ce qui n’empêche pas les Frères de Jésus d’y accueillir tous les visiteurs avec patience et gentillesse. D’autant que les voyageurs font parfois office de facteurs entre Tamanrasset et l’Assekrem, que séparent trois heures de route, six jours de marche et quatre jours de chameau, selon son état de forme. Charles de Foucauld espérait méditer et atteindre la pauvreté absolue, comme Jésus-Christ, dans ce lieu qu’il a choisi pour son éloignement, sa difficulté d’accès et sa rigueur. La pauvreté mise à part, les motivations qui ont poussé les pèlerins jusque-là ne sont pas différentes. « Ce sont surtout des gens qui connaissent le Père de Foucauld et qui sont attirés par le désert, avec toute la dimension spirituelle que cela représente », explique le frère Marcel Daval, accompagnateur avec l’agence Terre Entière. « Il s’agit d’une réflexion personnelle sur soi, à l’écoute de ce que le Christ et Foucauld ont laissé. C’est un acte d’église, sur un lieu de mémoire, pour un retour vers Dieu », complète Laurent Guillon Verne, directeur de TerrAlto, une agence qui a conduit plus de cent personnes en Algérie en 2004. Un « acte d’église » physique sur les pentes du Hoggar, à la découverte de ses mille visages de sable, de rocaille, de galets et de rochers, pour mériter le paysage lunaire et le silence de cathédrale de l’Assekrem. « Pèlerins ou non, le circuit est toujours le même, sans connotation religieuse », précise Nadia Benchareb, dont l’agence Kara-Kara, à Tamanrasset, accompagne les touristes dans leurs méharées. « Le temps de la randonnée varie. Certains veulent faire toute la distance à pied, d’autres choisissent de combiner marche et chameau, d’autres encore font la montée à pied mais la descente en voiture... Nous avons récemment eu des membres de la famille du Père de Foucauld et comme ce sont des personnes un peu âgées, nous sommes montés tranquillement en quinze jours. » Outre un retour sur soi, « ce pèlerinage est aussi un voyage à la rencontre du peuple algérien. Un voyage à la découverte des chrétiens dans un pays musulman et à la recherche des facteurs de paix entre les deux communautés », assure Laurent Guillon Verne. Pour répondre à leurs questionnements, les pèlerins ne trouveront pas meilleur lieu que « la frégate ». Charles de Foucauld a ainsi nommé le premier ermitage qu’il a construit dans le Hoggar, à Tamanrasset, en 1905, en raison de sa forme étroite et allongée. L’enceinte religieuse a été édifiée en argile rouge, sur un terrain vierge, près de l’oued Tamanrasset, où l’évêque n’avait trouvé qu’« une vingtaine de feux ». Aujourd’hui, la « frégate » est cachée au cœur de la ville, en plein quartier populaire, entre le coloré marché africain et l’une des plus grandes mosquées de Tamanrasset. Les sœurs de Jésus, qui veillent sur la demeure et accueillent les hôtes depuis une maison voisine, ne cherchent pas à en faire un haut lieu touristique. « Les gens qui viennent sont intéressés par Charles de Foucauld et finissent par trouver », explique une des soeurs, heureuse de questionner les curieux visiteurs sur leur connaissance du religieux français. D’un tour de clé, elle ouvre une porte sur une cour d’une centaine de mètres carrés, délimitée par un mur et vierge de toute construction ou plantation. Seule la « frégate » trône là, l’argile lisse et les angles encore marqués. A l’intérieur comme à l’extérieur, le sable règne en maître. Les trois pièces exiguës, qui se suivent dans ce « long couloir » gagné par le sable, avec leur mobilier primaire, peaux de chèvre, tapis et tabourets en bois, semblent avoir été quittées la veille par l’évêque.Tamanrasset attire et concentre aujourd’hui la quasi-totalité des pèlerins chrétiens, mais c’est à Beni Abbès que l’auteur de Reconnaissance au Maroc s’est d’abord arrêté, en 1901, après son ordination sacerdotale, avec l’espoir de retourner dans le royaume chérifien. Il y a laissé un ermitage aujourd’hui entretenu par deux « familles » de Frères et Sœurs de Jésus. « Nous y avons envoyé un groupe en février, et il y existe toujours des problèmes de sécurité », explique Laurent Guillon Verne. Reste El Goléa, où Charles de Foucauld a été transporté après sa mort, à Tamanrasset, malgré sa volonté d’être enterré là où il mourra. La beauté de la ville et de sa palmeraie, située à 900 kilomètres au sud d’Alger, attire individuellement les pèlerins. Mais peu d’agences y envoient des groupes. « Essentiellement en raison du manque de structures d’accueil », pense le Père Claude Rault, évêque du Sahara. Le tombeau de l’évêque se trouve dans un petit cimetière d’une trentaine de tombes, près d’une église en pierre ocre, presque rouge, ornée de deux clochers. Situé à une cinquantaine de mètres à l’extérieur de la palmeraie et à une dizaine des premières dunes de l’erg occidental, le site religieux est livré au soleil. Seuls quelques palmiers disséminés autour de l’église, dite Saint-Joseph, la seule du Sahara en tant que monument, avec celle, plus modeste, de Hassi Messaoud, offrent un peu d’ombre aux visiteurs. Son architecture dépareille d’autant plus qu’elle est à l’écart de l’oasis. Le sable vient s’entasser de façon irrégulière sur ses façades, ainsi que sur le muret censé la protéger, et donne à l’ensemble un aspect chancelant plein de charme. « Pour nous agence, c’est un travail colossal que de reproposer l’Algérie à nos groupes », indique le directeur de TerrAlto, pour expliquer la concentration des pèlerins sur Tamanrasset. « On doit toujours rassurer les participants au point de vue sécurité. Certains préféreraient même ne pas s’arrêter à Alger, en direction de Tamanrasset », ajoute le frère Marcel Daval. Le franciscain, « petit frère de Charles de Foucauld », a vécu un an à Touggourt en 1978. Depuis, chaque année, il conduit des groupes de pèlerins en Algérie. « J’ai accompagné le dernier en octobre 1993, avant de reprendre l’année dernière, se souvient-il. Cela repartait bien depuis deux ans, mais les rapts de touristes allemands nous ont ramené à la situation d’avant 1993 ». Au moment où les agences ont dû trouver de nouvelles destinations - Maroc, Mauritanie -pour ceux que le frère Daval appelle les « chercheurs de sens ». Mais « nous n’avons jamais eu de mal à remplir nos groupes, et dès que la situation s’améliorera, les gens reviendront », assure Marcel Daval. D’autant que la béatification du Père de Foucauld annoncée pour le 15 mai prochain risque de donner un coup de projecteur sur la destination. « Il est évident que cela entraînera du monde », estime Laurent Guillon-Verne. Tout comme l’évêque du Sahara, pour qui « incontestablement, la béatification va attirer l’attention sur le désert algérien. Je crois que ce serait même un plus pour l’Algérie », explique le Père Claude Rault, car la visite des sites et la rencontre des gens, permettraient de porter un autre regard sur l’Algérie. Souvent, celui des médias ne donne pas le meilleur de ce qu’il y a à voir dans ce pays. »



Par Said Ait Hatrit. 21.02.05 El Watan

 
 

IMZAD

 

 
Imzad

Dans le cadre de son action de préservation et de sauvegarde de toute la culture touarègue gravitant autour de l'Imzad, l'Association "Sauver l'Imzad" organise une rencontre internationale "Nuits bleues" à Tamanrasset du jeudi 14 au samedi 16 janvier 2010.
Conférences, expositions de peintures et de photos, concours ethniques, concerts de musique vous attendent dans une ambiance authentique.
Des conférenciers nationaux et internationaux participent à la réflexion portant sur le thème: "L'Imzad, de la tradition à la modernité". Ces conférences se dérouleront à l'université de Tamanrasset du 14 au 16 de 9h00 à 13h00.
Concours régional avec des courses de chameaux, de la plus belle tente, du plus beau chameau et la plus belle jeune joueuse d'Imzad se dérouleront au niveau de "Dar el Imzad" tous les jours jusqu'à 19h00.
De la Word Music à partir de 21h00 avec des artistes de renommée internationale et une soirée spéciale "Chants de femmes"... Une grande surprise vous attend!
L’objectif de l’association est de faire connaître le projet de construction de la maison internationale des artistes "Dar el Imzad" qui sera non seulement un centre de formation mais surtout un centre de rayonnement culturel qui pourra assurer une sauvegarde et une préservation durable de toute cette culture en voie de disparition

 

par nloizillon

Animaux du désert

 

  • Chameaux, dromadaires et chèvres sont bien sûr les animaux qui nous viennent à l'esprit mais ceux-ci sont des animaux domestiqués par l'homme. Le chameau a toujours été l'animal favori des nomades, en raison de ses qualités bien connues de sobriété, d'endurance et de rapidité. Le chameau a deux bosses, le dromadaire, lui, n'en a qu'une seule. Dans le Sahara, on rencontre uniquement des dromadaires, mais tout le monde les appelle chameaux.
  • Le scorpion jaune à large queue nous est aussi bien connu. Il peut mesurer 10 cm de long. Sa piqûre est mortelle dans la plupart des cas.
  • Le varan gris, d'un naturel irascible, fonce délibérément sur l'ennemi.
  • La vipère des sables dotée d'une tête plate et triangulaire, s'enfouit dans le sable grâce à des mouvements giratoires du tronc.
  • Le fennec appelé aussi renard des sables vit partout dans le sahara.
  • Le daman de rocher est un hôte des reliefs.
  • L'autruche est devenue rare car elle est chassée.
  • L'addax, grande antilope blanche, est une espèce menacée. Adapté au désert, il peut rester des mois sans boire, voire une année entière.
  • Le guépard saharien vit au Niger, au Mali et au Tchad. Il en reste seulement quelques centaines. Très émotif, évitant toute présence humaine, le guépard fuit le soleil d'avril à octobre. Il cherche alors l'abri d'arbustes tels que balanites et acacias.

Il existe bien sûr d'autres animaux dans le désert (des oiseaux notamment), mais les animaux cités plus haut sont les plus représentatifs du Sahara.

L'histoire du Hoggar

 

Les habitants du Hoggar

L’histoire du Hoggar et de ses habitants, les Touareg, n’a été qu’une suite ininterrompue de luttes contre les différents envahisseurs depuis les temps les plus reculés. Les Touareg, à l’instar des autres habitants du Maghreb, sont de coutume orale, ne possédant que peu ou pas d’écrits. Il est donc très difficile de retracer une histoire dans les dires des habitants, de discerner ce qui est historique de ce qui est pure légende, et surtout de situer, même approximativement, les événements dans le temps et l’espace. Les sources seront donc, pour essayer de cerner la vérité, de trois ordres :

1 - Les récits des habitants, presque tous légendaires, mais ayant une importance capitale, du fait qu’ils situent l’origine de ces derniers.

2 - Les peintures rupestres, gravures qui demandent à être interprétées.

3 - Les recoupements que l’on peut faire des différentes histoires, légendes et récits, et enfin, les recueils de voyageurs, principalement ceux des Egyptiens, des Grecs, des Romains et des Arabes.

Ces trois sources de renseignements doivent être interprétées et les conclusions des spécialistes qui les ont utilisées sont complètement divergentes. Aussi, nous nous bornerons à signaler les opinions les plus plausibles et les plus couramment admises.

Il est certain, et cela a été prouvé de façon irréfutable, que le Sahara entier a été habité aux temps préhistoriques ; les vestiges des ères de la pierre taillée ou polie, ainsi que les peintures rupestres que nous retrouvons partout en témoignent. Il est cependant assez difficile de tirer des conclusions précises d’un tel matériau, d’abord en raison de sa rareté, pour ne pas dire de l’absence totale de restes humains et, qui plus est, du manque de stratifications et d’alluvionnement qui auraient permis de situer l’âge des différentes industries les unes par rapport aux autres.

On en est donc réduits à de simples hypothèses, à des recoupements et des rapprochements chronologiques avec des régions connues. De très nombreuses et magnifiques peintures et gravures rupestres sur les rochers, le plus souvent dans des grottes où la température est constante, se trouvent dans le Hoggar en particulier, et à travers le Sahara en général. Sur le plan artistique, ces gravures rupestres sont de valeur très différente ; sur le plan scientifique, elles apportent les seuls éléments susceptibles de donner une date aux époques représentées.

Le plus ancien squelette retrouvé au Sahara est celui de d’Asselar. Ce squelette fut étudié et on lui trouva des caractères négroïdes ; il date probablement du paléolithique supérieur. D’autres ossements, assez rares, qui appartiennent à des individus de race noire, ont été retrouvés. Par contre, dans les tombes d’époques plus récentes (début de l’ère chrétienne) les types dolichocéphales semblent dominer, tandis que plus tard, à partir du IIIe siècle, il s’établit un équilibre relatif entre les deux races. Les types figurant sur les différentes peintures rupestres sont identifiables et appartiennent à la race blanche.

Nous constatons donc que le problème des origines des populations sahariennes est une véritable tablature.

Dans certaines reproductions anciennes, on a cru reconnaître des Libyens, dont la tenue et la morphologie ressemblent étrangement à certaines peintures rupestres ; puis on retrouve plus tard des coiffures qui rappellent les nattes des Touareg. Il est évident qu’il existe une ressemblance certaine entre ce qui est représenté en Libye et ce que nous retrouvons dans les peintures rupestres du Hoggar. Il y a donc corrélation entre les Libyens de cette époque et les Touareg actuels, mais il est pratiquement impossible de préciser s’il s’agit d’héritage culturel ou de domination par invasion.

Avec les Grecs, nous entrons dans une phase où l’histoire est traitée rationnellement. Nous y trouvons une recherche méthodique du renseignement, un souci de vérité géographique et historique. Hérodote, le père de l’histoire, énumère les tribus de la Libye : les Garamantes, les Atarantes, les Atlantes, que certains identifient respectivement aux habitants de Djarras, de l’Adrar et du Hoggar.

Par la suite, Platon et d’autres n’ont fait que reprendre la version d’Hérodote, sans rien y apporter de nouveau. Le Romain Pline nous apporte très peu de renseignements ; quelques noms de peuplades, qu’il faut interpréter, mais il est certain qu’il a compilé les auteurs grecs. Il a été ailleurs prouvé que le général romain Cornelius Balbus a fait au moins une expédition saharienne ; il aurait même atteint le fleuve Niger en passant par Gadamès, Zaouia (Fort Polignac) et Abalessa.

Ptolémée, au IIe siècle après J.-C., donne une description plus précise du pays, ou du moins une esquisse que l’on peut à la rigueur faire coïncider avec le pays. Il cite des noms déjà connus de tribus, mais aussi des noms nouveaux, dont certains sont semblables aux noms de tribus actuelles.

Les historiens et surtout les géographes arabes nous apportent de nouveaux et précieux renseignements sur le pays et citent de plus en plus de noms géographiques et de noms de tribus en les situant dans les régions qu’elles occupent dans le Sahara.

Le premier en date est Ibn-Hankal qui écrivit, un peu avant l’an 1000 de l’ère chrétienne, puis El-Idrissi, et enfin le plus prestigieux des géographes et voyageurs arabes, Ibn Batouta, qui parle de l’Ahaggar, tribu autochtone, portant sur la figure le "litham" ou voile. D’autres n’ont fait que reprendre les descriptions du grand géographe arabe, tels Ibn-Khaldoun, Léon l’Africain, etc. Progressivement, l’histoire du Hoggar émerge de la légende pour déboucher dans le domaine historique vérifiable par recoupements, surtout avec ce que l’on sait des peuplades voisines.

Dans les périodes éloignées, les faits historiques étaient encore entremêlés avec les légendes. Mais à partir de 1750, nous commençons à avoir une idée plus précise et plus conforme à la réalité historique, bien qu’elle ne soit pas encore tout à fait juste.

Il est possible, sans trop de lacunes et d’erreurs, de revenir aux environs de 1680, où le sultan tyrannique Gomma, voyant son royaume menacé par un soulèvement général, le partagea entre ses filles en autant de fiefs héréditaires, afin d’éviter l’intrusion d’étrangers. Ses filles ne devaient épouser que des Cheurfas nobles, ainsi que leurs descendantes. Telle serait la coutume matriarcale du pouvoir et de l’héritage dans le Hoggar et chez les Touareg. Le sultan Gomma fut assassiné par un aventurier du nom de Besca, de la tribu des Araren du Niger, qui s’empara du pouvoir et s’installa à Djanet.

Au début du XVIe siècle, un guerrier de la tribu des Kel Ahaggar, du nom de Salah, prend le pouvoir, élimine tous ses adversaires et s’empare du titre d’Amenokal. A sa mort, son fils, Ag Mohamed El-Kheïr, lui succède et écrase, à la suite d’une bataille mémorable, la tribu des Imenanes qui se réfugie définitivement dans le Tassili des Adjers.

De cette époque date la répartition des terrains de parcours des Imrads (tribus vassales) qui était encore valable avant 1962. En 1750, Kella, arrière petite-fille de Takenhadt, épouse le fils de l’Amenokal Malek et donne droit au "tobol" (insigne de l’autorité dans le Hoggar) à sa descendance, qui écarte impitoyablement, dans des circonstances restées obscures, les autres branches ascendantes dont la postérité avait droit à l’héritage.

Les dix filles et fils de Kella seront le point de départ de l’arbre généalogique des Touareg actuel. Leurs affrontements et leurs dissensions ont été à l’origine du Hoggar les Kel Rela ; les Taïtok, qui bien qu’issus de la même branche et alliés par de nombreux mariages, ont eu des affrontements fratricides à partir de 1902, permettant ainsi la pénétration coloniale française dans tout le Sahara algérien.

 

Chenouf Ahmed Boudi

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Sources :

1 – Hérodote : Les histoires.

2 – Pline l’Ancien : Histoire naturelle.

3 – Ibn Batouta : Récits de voyages.

4 – El-Idrissi : Connaissances géographiques.

5 – Ibn-Khaldoun : Les Prolégomènes.

6 – St Gsell : La Tripolitaine et le Sahara.

7 – G. Mercier : Histoire de l’Afrique septentrionale

TAMANRASSET

 

Tamnrasset est appelée Tamanghasset (en touareg), ou Fort Laperrine lors de la colonisation française, est une ville algérienne de 76 000 habitants située dans une oasis du sud du pays.

Tamanghasset est le chef-lieu de la Wilaya de Tamanrasset. La ville se trouve à 1 400 mètres d'altitude dans la chaîne montagneuse du Hoggar et dispose d'un aéroport , situé à l'ouest de la ville.

La ville est située à 22° 47' de latitude nord et 5° 31' de longitude est.

La Wilaya de Tamanrasset couvre le sud est de l'Algérie. Elle compte 160 000 habitants pour un territoire de 557 906 km² (soit un peu plus que la France métropolitaine et ses 543 965 km² ).

 

Tamanrasset_Photo  

 

Bien qu'étant située en plein Sahara, Tamanrasset voit son climat modifié par son altitude et bénéficie donc de températures moins élevées que les régions voisines. Située dans le centre du Hoggar, Tamanrasset, à 1400 mètres d'altitude, bénéficie d'un climat tempéré et sec, les températures oscillant entre -8 degrés et 38 degrés Celsius.

Elle est divisée en sept daïras : Tamanrasset, In Guezzam, Tin Zaouatin, In Salah, Tazrouk, Silet, In Ghar.

 

Tamanrasset_Ville  
Tamanrasset  

 

 

   
   

 

 

Tamanrasset_Vacances  
Tamanrasset_en_Voiture  

 

 

Tamanrasse_en_Meharee  
Tamanrasset_Trekking  

 

 

Tamanrasset_Tourisme  
   

Géologie du Hoggar

 

Le bouclier touareg, formé durant l'orogenèse Pan-Africaine (850-550 Ma) est caractérisé par des shear-zones majeures orientées Nord-Sud séparant des blocs crustaux aux géologies contrastées. Il peut être ainsi interprété comme une amalgamation de Terranes, pris en tenaille entre le Craton Ouest Africain et le Craton Est Saharien, au cours de l'Orogenèse Panafricaine 850 - 550 Ma (Black et al., 1994 ; Liégeois et al., 2000). Cet événement correspond à la constitution du Gondwana central. Ceci s'est réalisé par une série de collisions entre plusieurs micro-continents et l'accrétion d'arcs insulaires. Cet orogenèse et les mouvements décrochants le long de mega-shear zones, qui ont eu lieu au cours des stades tardifs, ont provoqué une délamination de la lithosphère mantellique sub-continentale.
Ultérieurement, à partir du Crétacé, un volcanisme intraplaque a permis la surrection de l'ensemble du Bouclier Touareg. La source de ce magmatisme semble lier à remontée de l'asthénosphère consécutive à la délamination de la lithosphère au cours du panafricain qui a permis de fertiliser le manteau.
Le Hoggar est situé en Algérie. Avec ces 550 000 km2 de superficie, il est le plus important constituant du bouclier touareg. Il se prolonge, au sud-ouest, au Mali, par le Massif des Iforas, et à l'Est, au Niger, par le Massif de l'Aïr. Sa structure est caractérisée par de grands cisaillements N-S d'échelle continentale, les accidents 4°50' et 8°30'. Ils le séparent en trois grands domaines qui sont de l'Ouest vers l'Est: le Hoggar occidental, le Hoggar central et le Hoggar oriental (Bertrand et Caby, 1978). Chacune des ses entités est constituées de plusieurs terranes. Les corrélations entre ces blocs sont possibles par le biais de la géochronologie, d'études lithologiques et par des reconstitutions géodynamiques
le Hoggar occidental, appelé également la Chaîne Pharusienne (Panafricaine) est séparée en deux partie par l'unité granulitique de l'In Ouzzal (UGIO), le rameau occidental et le rameau oriental. Ces rameaux datent du Protérozoïque supérieur-terminal. Ils sont formés de deux séries volcano-sédimentaires, la série à stromatolithes, à la base, et la série verte, au sommet, séparées par une discordance stratigraphique, la discordance infrapharusienne (Lelubre, 1952; Caby, 1970; Haddoum, 1992). Vers 800 Ma, le rameau occidental subit une période d'extension océanique, suivi d'une subduction avec un plan de Bénioff incliné vers l'est, et finalement, vers 630 à 600 Ma, une collision avec le Craton Ouest Africain. Cette collision a entraîné la mise en place de nappes qui se déversent vers le C.O.A. et le bassin de Gourma. Elles sont affectées par un métamorphisme de haute pression pour les nappes internes et dans le faciès schiste vert pour les nappes externes. Ces événements correspondent au cycle panafricain (800 à 550 Ma). Le rameau oriental connaît, quant à lui, entre 900 et 800 Ma, une évolution de type cordillère avec probablement un processus de collage d'arcs insulaires au cours d'un stade panafricain précoce.
Situé au centre du Hoggar occidental, l’unité granulitique de l’In Ouzzal est un bloc allongé de direction nord-sud, de plus de 400 km de longueur. Large au nord de 80 Km à hauteur du massif d'In Hihaou, il s'amincit jusqu'à disparaître au sud vers la frontière malienne pour être relayé par l'Adrar des Iforas. L'In Ouzzal est séparé des rameaux de la chaîne pharusienne par des décrochements verticaux. La bordure mylonitique Est - In Ouzzal étudiée en détail dans la région de Tirek (Attoum, 1983) et Amesmessa (Djemai, 1996) est une faille verticale profonde avec une composante décrochante en jeu dextre. Le décrochement Ouest-ouzzalien est par contre, sénestre (Caby, 1970). Moussine-Pouchckine et al. (1988) ont mis en évidence que l'In Ouzzal, dans sa partie extrême Nord, chevauche les séries volcano-sédimentaires de l'Adrar Ahnet. En fait, des formations d'arc et métamorphiques à glaucophane témoignent de l'existence, dans cette région d'une zone de subduction panafricaine (Mokri, travaux en cours). Cette unité granulitique se caractérise par le fait que c’est un segment de croûte l'Archéen (3.3 - 2.5 Ga) ayant subi un événement tectono-métamorphique d'une très grande amplitude à l'Eburnéen (2000 Ma) qui l'a complètement remobilisé. La grande majorité des formations aussi bien ortho que para-dérivées dont il est constitué présentent ainsi les caractères géochimiques des terrains archéens, gneiss gris et ceinture de roches vertes, mais les associations minéralogiques et les caractéristiques structuraux ont été en majorité oblitérés par un métamorphisme granulitique Eburnéen de très haute température qui a dépassé les 1000°C.
Le Hoggar Central est un exemple de région précambrienne polycyclique. Il a été jusqu'à récemment présenté comme regroupant quatre régions l'Aleksod (Bertrand, 1967, 1968, 1971, 1974; Bertrand et Lassere, 1973, 1976), l'Oumelalen-Temassint (Latouche, 1972, 1978; Latouche et Vidal, 1974), le Tefedest-Atakor (Vitel, 1979; Vialette et Vitel, 1979) et l'Issalane (Bertrand et al., 1978; Bertrand et Caby, 1978), qui, même s'ils ne présentaient pas d'inter-corrélations très sûrs, constituaient une même entité (en fait, il faudrait y ajouter une cinquième, représenté par une partie de la région méridiono-occidentale d'Iskel, si on considère que c'est l'accident 4°50' qui limite à l'ouest cet ensemble - Latouche, comm.pers., 1999). En général, c'est des formations métasédimentaires, qui couvrent une grande partie de ce domaine. Elles comprennent d'épaisses unités de marbres et de quartzites, dont certaines à magnétite, associées à des métapélites riches en aluminium et des métagreywackes mafiques à intermédiaires. Le degré de métamorphisme varie du faciès amphibolite profond au faciès granulite. La foliation, qui présente un faible pendage sur de vaste surface et qui localement est affectée par des plis couchés, montre un plongement plus important près des ceintures pharusienne et des shear zones du protérozoïque supérieur (Bertrand, 1974; Latouche, 1978; Vit.el, 1979; Bertrand et De SA, 1990). En sus d’orthogneiss riches en potassium, ces métasédiments sont associés à diverses roches basiques. L'âge protérozoïque inférieur de cette formation métasédimentaire et d'un événement métamorphique éburnéen a été observé dans toute une série de régions (Tidjenouine, Aleksod, Amsinassène, la Tefedest et Gour Oumelalen). Ces assemblages sont préservés en métaboudins à l'intérieur des nappes panafricaines. Ainsi, les études faites sur ces régions ont permis de définir une histoire polycyclique. Elle est marquée par une évolution majeure ancienne, archéenne. et éburnéenne (vers 2000 Ma), puis par la constitution, au cours du Précambrien supérieur, de rares bassins étroits et linéaires formés de roches volcaniques et de schistes verts qui n'ont subi que la tectonique panafricaine. Ces formations de bas grade sont séparées d'omniprésents gneiss gris lités et métasédiments de haut-grade par un contact tectonique majeur (Briedj, Letterier et Bertrand, non publié in Bertrand et De SA 1990). Dans la région d'Aleksod, ces gneiss lités de composition tonalitique à granodioritique ont été datés à 2.4 Ga et sont souvent associés à des orthogneiss riches en K et à des métasédiments sur lesquels des âges à 2 Ga ont été obtenus (Rb/Sr isochrones; Bertrand et Lassere, 1976). Jusqu'à présent l'Archéen n'a été reconnu que dans la partie Nord du Hoggar central, dans la région des Gour Oumelalen, où Latouche a obtenu un âge de 3480 Ma grâce à une isochrone Pb/Pb sur roches totales. Des résultats plus récents sur les mêmes formations indiquent des âges moins anciens (2700 Ma, U/Pb sur zircon, avec cependant des âges modèles (Nd) à environ 3.3 Ga, Drareni, travaux en cours). Signalons que des études géochimiques et isotopiques sur des roches basiques et ultrabasiques de Laouni (Sud du Hoggar central) suggèrent également la présence à des niveaux profonds d'une croûte archéenne (Cottin et al., 1998). Malgré les difficultés que pose la superposition de l'événement panafricain, le type de métamorphisme éburnéen de haut-grade, développé sur ces épaisses formations métasédimentaires de type plate-forme ou marge passive continentale suggère qu’il s’agit d'une tectonique collisionnelle (Ouzegane et al., 2000 ; Bertrand et Jardim De SA, 1990). D'un point de vue déformation, les structures panafricaines sont localisées dans d'étroits couloirs, et correspondent essentiellement à des plis de direction NE-SW couchés, isoclinaux et de grande amplitude (plis P2) ayant pris place au cours d'un stade précoce contemporain d'un métamorphisme amphibolitique de haut degré mais surtout par de grands charriages cisaillants, une rétromorphose dans le faciès schiste vert et de très nombreux granites syn-cinématiques. Les structures associées sont des plis isoclinaux à plans axiaux verticaux (plis P3). Il se termine par la formation de granites tardifs à W-Sn.
Dans le cadre du modèle de Black et al. (1994), le Hoggar Central est constitué de l'amalgamation de cinq (5) terranes, Laouni, Azrou-n-fad, Tefedest, Egéré-Aleksod et Serouanout (Black et al., 1994). La remarquable unité de structure et de composition des formations orthodérivées et paradérivées affiliées à l'Eburnéen des quatre (4) premiers et l’interprétation de la déformation régionale ont conduit Liégeois et al., (2000) et Latouche et al. (2000) à interprété l'ensemble comme un vieux micro-continent archéo-éburnéen, le LATEA, qui au Panafricain correspondait à une marge passive. Le Serouanout, quant à lui, correspondrait à du matériel juvénile comprenant de la croûte océanique. La collision a eu lieu entre ce micro-continent et un arc insulaire. Cette collision a été accompagnée par le charriage de matériel océanique, dont une partie sous forme d’éclogites. Cette événement a été daté vers 686 Ma (Latouche et al, 2000) alors que le Latea n'était pas encore en collision ni avec le craton est-saharien ni avec le craton ouest-africain. Pendant la phase post-collisionnelle, ce micro-continent a été démembré suite à de grands mouvements horizontaux le long de mega shear-zones amenant à la formation des quatre terranes cités et à la mise en place d'immenses batholites granitiques calco-alcalins. Ce découpage est probablement le résultat de la prise en tenaille de Latea par le craton est-saharien et le craton ouest africain arrivant par l'ouest (la collision avec les Iforas, plus au sud, commence vers 630 Ma).
Enfin, la période qui va de 580 à 540 Ma correspond à des stades tardifs de relaxation dans un contexte général de transtension avec mise en place d'un grand nombre de granites alcalins dits de type Taourirt.
le Hoggar oriental est situé entre l'accident 8°30' et la limite Est du Hoggar. C'est la partie la moins connue du Bouclier Touareg. La région de Tadoumet qui est située à l'Ouest du 8°30, appartient au bloc Assodé- est caractérisée par de vastes structures en dômes et bassins. Des antiformes à dominantes orthogneissique sont ainsi séparés par des synformes de formations paradérivées (métapélites à biotite grenat et parfois staurotide, quartzites à grenat et fuschite et marbres à clinopyroxene-grenat ainsi que des lentilles d'amphibolites à grenat. Le métamorphisme amphibolitique est de haute pression (12 -13 kbar, Derridj et al., 1999).
Le domaine de Tafassasset-Djanet, qui appertient au Craton Est Saharien (à l’est du 8°30’) comprend un socle pré-panafriacain faiblement métamorphisé et comprenant des métasédiments intrudés par de grands batholites de granites calco-alcalins (Bertrand et al, 1978). Les formations de Tiririne, unité clastique de plus de 8000 m est séparée du socle par une discontinuité majeure traduisant un dépôt sur une surface d’érosion qui montre des roches métamorphiques et magmatiques très diverses. Les données géochronologiques U/Pb sur zircon à partir d’un sill pre-tectonique intrudant la formation de Tiririne indiquent un âges de dépôt antérieur à 660 Ma. Cette ceinture intracontinentale a été formée durant le pan-Africain tardif comme le montre les granites syn et tardi-cinématiques où des âges entre 604 et 585 Ma.

 

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