Flore de l'Ahaggar

La flore et la faune dans le Sahara central étaient il n’y a pas si longtemps riches et diversifiées, comme en témoignent les nombreuses représentations d’animaux sauvages et l’héritage culturel médical des peuplades nomades de l’Ahaggar. Ceux qui ont visité la région récemment y ont aperçu des kao-kao, des antilopes et une grande variété d’oiseaux qui vivent dans les zones tempérées. 

 

Une longue désertification a éliminé ou transformé un grand nombre d’espèces végétales. certaines ont disparu laissant leur fossile, d’autres se sont adaptées.

Différentes armoises (taheregueli, aouhihat, zizeri, ...) takmazout ou akmazou, nombreuses espèces d’origine méditerranééne dans les plaines et basses montagnes, l’influence tropicale permet la présence d’arbres et arbustes comme les acacias, le calotropis et les balanites dans les dépressions périphériques, palmiers tamarix et drinn représentent la végétation type saharienne. La cohabitation d’origines différentes est maintenue grâce à la remarquable adaptation dévelopée par ces plantes depuis une haute antiquité géologique.

 

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Adaptation - Endémisme

Des pins d’alep, des oliviers, des cyprès, des frênes couvrant les massifs de l’Ahaggar ? Depuis les périodes plus clémentes, une longue désertification a éliminé ou transformé un grand nombre d’espèces végétales. Seules sont arrivées jusqu’à nous, celles qui, grâce à des dispositifs spéciaux d’adaptations ont pu surmonter des conditions de vie très dures ; devenues endémiques. Tel une grande île entourée de grands espaces désertiques, l’Ahaggar est biographiquement isolé. Le taux d’espèces végétales endémique y est très élevé. Parmi celles-ci nous retrouvons par exemple, la lavande, la silène, le myrte, l’olivier de l’Ahaggar et le pistachier. L’effort d’adaptation développé par ces plantes au long des bouleversements climatiques, est tel que des espèces ont perdu leur fonction essentielle : la regénération cela en fait les derniers survivants : des relictes.

L’olivier et le pistachier sont des exemples de relictes de l’Ahaggar.

 

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Flore des gueltas

L’eau étant le facteur de toute vie au Sahara, les gueltas sont primordiales. une des principales originalités de l’Ahaggar. elles recèlent des relictes témoins vivants de flore et de faune autrefois beaucoup plus riche. Au bord de ces points d’eau, une flore particulière : mousses, lichens, menthe sauvage, roseaux, joncs tahli, chiendent, laurier rose poussent en abondance. Les eaux elles-mêmes recèlent algues et diverses plantes aquatiques.

 

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L’homme et la nature

La flore de l’Ahaggar participe à l’équilibre du milieu naturel fait d’inter-relations constantes entre divers éléments qui y vivent et se développent. L’homme puise dans les plantes les ressources nécessaires à la vie. La flore est essentielle pour la faune domestique ou sauvage. les pâturages lui permettent de se développer tels Afezzou, Ibidibi, Tanakfaït, Touloult, Absegh, Adrilal, et Tamadjihi appréciés des chameaux. Les gazelles affectionnent les pâturages d’Alemmoz, acacia et coloquinte. Les fruits de ce dernier leur permettent de rester 3 mois sans boire. Il existe des plantes salées, propres à l’Ahaggar excellent complément aux meilleurs pâturages telles que Aramas [ou] Issin.

Beaucoup d’espèces [sont] utilisées en médecine traditionnelle. Le Takmazout y occupe une place importante ; les Touaregs disent qu’il contient 40 voire 70 remèdes (fièvre paludéénne, crises de foie, diarrhées, problème intestinal, coliques, diabète, etc...). Le chih soigne les problèmes gastriques, intestinaux et le foie. Aghelachem soigne les grippes et les bronchites. Le Calotropis et le tamarix soignent la gale des chameaux.

Aux côtés de ces plantes bienfaitrices existent aussi des espèces toxiques. L’ Afelahlah, poison redoutable célèbre, utilisé par les Touaregs pour arrêter la colonne Flatters en 1880. L’homme a su tirer partie des plantes spontanées pour de multiples usages.

La Torha sert à la confection des piquets de tentes. Le Tachkat pour la construction des Zribas, le tannage des peaux. Le Tassa comme savon.

L’utilisation de la flore spontanée dans l’alimentation locale est d’importance relative, surtout utilisée en condiments ou arômates.

TATTAYT : fenouil sauvage

Famille Ombellifères

Fils du soleil, familier des régions naturelles Serkout, Tafedest et des contreforts de l’Atakor ; le fenouil souvage, aux cours des siècles s’est échappé vers le sud au Sahara central. On le rencontre au bords des chemins et près des villages, des campements de nomades et sur les rives des oueds.

Grande ombellifères élégante et vivace au larges feuilles découpées en molles et minces lanières et aux petites fleurs jaunes groupées, le fenouil comprend plusieurs variétés sauvages aux fruits plus ou moins doux poivrés ou amères. Connu sous le nom Tamahak de tattayt par les nomades sahariens, il est utilisé en médecine traditionnelle pour soigner plusieurs maladies. Le parfum aromatique et la saveur piquante de la plante sont dus a une essence riche en Anéthole, substance stimulante et digestive, présente surtout dans les semences. On l’utilise comme aromate et les traditions orales le mentionnent comme remède dans l’Ahaggar. Constitué d’huile essentielle, sels minéraux, vitamines A, B, C, aux propriétés : antispasmodique apéritif, digestif, diurétique, emménagogue, expectorant, galactagogue tonique, vermifuge, vulnéraire, et autres usages internes, externes, cosmétique, et vétérinaires. On l’utilise aussi pour parfumer la taguella (galette touareg cuite sous le sable).

Source: Fred et Faiza.

 

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